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Feuille d'Art. Le Sommeil à son zénith.
1 septembre 2007

Alors dites-moi, le ciel, le monde, tout ça, est-ce vraiment plus beau, vu d'en haut?

croquis_14

Il est de ces choses dont on n'ose parler qu'entre parenthèse. Il en est d'autres que l'on n'ose même pas évoquer, par peur. Peur des réactions, peur du souvenir, peur de soi-même, même, parfois. Peur d'une future haine de soi, qui peut paraître si proche, parfois. Toutes ces choses ont un prix que l'on finit toujours par payer. Des choses, mais aussi les gens, qui ont un prix. Et c'est monstrueux. Si monstrueux que j'en ressens l'envie de me vomir moi-même. De vomir toute cette horrible mélasse qui me bouche la vue et me colle à l'esprit. Parfois je me dis "Tous pourris". Et je veux vomir le monde. La plupart du temps, on se dit, "Ah, ça ira mieux demain". Du moins, c'est ce que les autres pensent de vous quand vous vous sentez comme ça, quand ils remarquent que vous vous sentez comme ça. On a pris l'habitude de se prendre les uns les autres pour des bonnes chères. En vérité, il n'y a pas beaucoup de personnes sur lesquelles on peut compter. D'ailleurs, on a mal appris à se pardonner, et à oublier. Nos vies sont peuplées de guillemets, et chacun doit porter tous les jours sur ses épaules des centaines de regards noirs jetés, crachés en plein visage comme autant de pluies diluviennes qui nous tomberaient dessus. L'image  des obscurs et vains efforts fournis grandit un peu plus à chaque fois qu'une nouvelle Lune se lève. L'humanité fuit alors que les ténèbres s'épaississent. Elle fuit, ou bien révèle sa vraie nature. Le temps n'est plus ni aux espoirs ni aux projets. L'époque n'a laissé de place qu'à la foire des regrets.

Je sens cette fièvre qui me ronge. Elle coule sous ma peau et gagne du terrain, je le sais. Je suis à présent cette tension qui monte, c'est devenu une partie de moi-même, insinuée, initiée à mon être. Je la perçois qui me rend plus vulnérable, plus faible, mal, maladie. Et j'aperçois bientôt mon reflet intérieur, inférieur, n'étant déjà plus que fable. Autour de moi, ce ne sont plus des visages, des silhouettes, ce sont des spectres, du sable, des statues qui s'émiettent. C'est une pression qui me possède et me lance, pareille à un poison cinglant. Sans trêve ni repos, elle fait fuir par monts et par vaux rêves et rires d'enfant.

Faible. Si faible.

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Commentaires
D
Les ténèbres existent parce que tu y crois. Ce n'est qu'un point de vue erroné (si si je te jure!). <br /> <br /> Quant au texte, il est bien. J'aime bcp, comme une majorité de choses que tu écris... peut être, parce que malré moi, je m'y retrouve... m'enfin ceci est une autre hsitoire
Feuille d'Art. Le Sommeil à son zénith.
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